Communiqué de presse
Le secteur des cliniques et hôpitaux privés est en capacité d’atteindre les objectifs du Grenelle 2 à l’horizon 2020 en matière de consommation énergétique, de réduction de gaz à effet de serre, de consommation d’eau ou encore de collecte des déchets, selon l’analyse des données de l’Observatoire de la performance Développement durable de l’hospitalisation privée lancé cette année.
« Alors que la France organise actuellement la Conférence climat de Paris (COP 21), événement majeur au rayonnement international, l’hospitalisation privée est pleinement mobilisée pour que ses membres se sentent engagés dans cette démarche commune. En tant qu’acteurs économiques responsables, nos établissements concourent à l’atteinte des objectifs nationaux, aux côtés de l’Etat, des collectivités territoriales et des citoyens. Notre mission est de prendre soin de la santé des patients, des personnels mais aussi de la planète », a souligné Lamine Gharbi, président de la FHP, qui regroupe 1.000 cliniques et hôpitaux privés, à l’occasion de la présentation des résultats lors des Rencontres de la FHP, qui se tiennent à Paris, les 9 et 10 décembre.
Pour cette première année, 225 cliniques et hôpitaux privés ont participé à cet observatoire, dont l’objectif est d’accompagner les établissements de santé privés dans leur démarche éco-responsable de transition énergétique et de réduction des déchets afin d’anticiper les évolutions réglementaires à l’horizon 2020.
« Le principal enseignement est que si l’ensemble des cliniques et hôpitaux privés se calent sur les pratiques des établissements actuellement les plus vertueux sur le volet de la transition énergétique, nous serons en mesure d’atteindre les objectifs du Grenelle 2 », a ajouté le président de la FHP.
La FHP entend aider ses établissements adhérents à mettre en place des plans d’actions concrets pour faire changer les comportements.
Les chiffres clés de la performance développement durable
L’Observatoire de la Performance Développement durable en Santé fournit ainsi à la FHP les chiffres-clés de la performance développement durable du secteur.
Consommation énergétique :
- En moyenne, la consommation d’énergie globale par journée d’hospitalisation (électricité, gaz, fioul, charbon, réseaux de chaleur ou de climatisation) est de 80 kWh, toutes spécialités confondues (MCO, SSR, psychiatrie, dialyse). Ce ratio permet de mesurer la performance énergétique des établissements en fonction de leur activité. Les établissements avec plateaux techniques sont évidemment plus consommateurs d’énergie que les autres. La FHP accompagnera donc ses établissements adhérents dans leur démarche de réduction de leur consommation d’énergie, la maitrise de la mesure, notamment en développant l’utilisation de sous-compteurs pour piloter la consommation.
- L’Observatoire a livré à la FHP une cartographie du coût moyen de revient du kWh en euros par fournisseur du secteur (comprenant réseau, taxe, abonnement, prix du kWh). Les résultats font ressortir une différence régionale des prix du KWh gaz et électricité.
- Des cliniques et hôpitaux privés ont commencé à s’engager dans les énergies renouvelables, certains en produisant eux-mêmes sur place (la loi de transition énergétique prévoit que la part des énergies renouvelables soit portée de 23% en 2020).
Réduction des émissions de gaz à effet de serre :
- 16,6 % des établissements ont réalisé leur bilan d’émission de gaz à effet de serre (BEGES), alors que seuls les établissements de plus de 500 salariés ont cette obligation (38 établissements privés ont plus de 500 salariés, soit 3,7 %). Des cliniques et hôpitaux privés sont donc allés au-delà de l’obligation légale et ont anticipé l’obligation de 2020. La majorité d’entre eux sont exemplaires dans la gestion de leurs émissions de gaz à effet de serre. La FHP va encourager cet effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre initié par les établissements en prévision de 2020.
Consommation d’eau :
- La consommation moyenne d’eau est de 390 litres par journée d’hospitalisation. La consommation d’eau est un enjeu majeur à l’échelle des établissements mais également de la planète. Des actions simples, efficaces et génératrices d’économies peuvent être engagées : sensibilisation sur le gaspillage de l’eau, installation de mousseurs ou des brise-jets, pose de sous-compteurs pour réagir en cas de fuites, etc.
Gestion des déchets :
- 1,3 kg de déchets d’activité de soins à risques infectieux (DASRI) sont produits en moyenne par journée d’hospitalisation. On note de fortes disparités entre établissements. Or la production de DASRI coûte cher aux établissements de santé (entre 400 et 1.000 euros la tonne). Des opérations de tri de DASRI ont révélé que 30% en moyenne des DASRI n’en sont finalement pas, l’amélioration du tri apparait comme un levier d’efficience.
- 12 types de déchets sont en moyenne triés par établissement. Le secteur a multiplié par six la collecte des déchets en dix ans. Il y a dix ans, seulement deux filières principales existaient : DASRI et déchets d’ordures ménagères. La création de filières de déchets est le préalable à la mise en place de circuits courts de recyclage et d’économie circulaire.
Un paramètre de la gestion des établissements
La transition au développement durable des cliniques et hôpitaux privés se réalise par étapes progressives. Les cliniques et hôpitaux privés doivent en effet tenir compte dans leur démarche de développement durable d’importantes exigences sanitaires.
Les récentes évolutions de la certification des établissements de santé par la Haute autorité de santé (HAS) ont inscrit le développement durable comme une préoccupation majeure des établissements. Le secteur de l’hospitalisation privée est également pleinement concerné par les mesures réglementaires consacrées aux objectifs de développement durable, issues du Grenelle 2 et de la loi transition énergétique pour la croissance verte. L’atteinte des objectifs de diminution de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, de développement des énergies renouvelables, et de réduction de la consommation d’énergie par deux d’ici à 2050, nécessite l’engagement de tous.
« Améliorer la performance énergétique des bâtiments, réduire les déchets, économiser l’eau : ces démarches nécessitent d’importants investissements », a souligné Lamine Gharbi. « Mais elles sont essentielles pour les cliniques et hôpitaux privés, non seulement car elles visent à réduire l’empreinte de nos actions sur l’environnement mais aussi parce qu’elles constituent des gisements d’économies et d’efficience. Le développement durable doit devenir un véritable paramètre de la gestion des établissements. Il ne peut plus être seulement un supplément d’âme ».
L’Observatoire de la Performance Développement durable va permettre au secteur d’évaluer chaque année l’amélioration des cliniques et hôpitaux privés dans leurs pratiques et ceci pour chaque spécialité.
Les cliniques et hôpitaux privés qui ont participé à l’Observatoire en 2015 ont désormais en leur possession une synthèse de leur performance Développement durable. Elles ont reçu un rapport d’analyse de leur situation, accompagné de préconisations personnalisées.
Les établissements concernés vont ainsi connaître leur positionnement par rapport à des ratios régionaux et nationaux (ratios énergétiques, des ratios des émissions de GES, et des ratios sur la consommation de l’eau et la production des déchets), et pouvoir ainsi lancer un plan d’action ciblé. Outre la réduction de leur impact sur l’environnement, l’engagement de plans d’action RSE au sein des établissements conduira in fine à des gisements d’économies. Ce dernier point est non négligeable, lorsque l’on connaît le contexte de contrainte budgétaire dans lequel les établissements évoluent.
L’Observatoire va faciliter la généralisation des initiatives remarquables. Les cliniques et hôpitaux privés mettent en place chaque jour des initiatives concrètes, pertinentes et remarquées en matière de développement durable. La FHP entend s’employer à créer les conditions d’une implication encore plus importante du secteur hospitalier privé sur ces sujets.
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A propos de la FHP
La FHP regroupe 1.000 cliniques et hôpitaux privés qui assurent chaque année la prise en charge de 9 millions de patients. Environ 150.000 salariés (personnels de soins, administratifs et techniciens) travaillent dans les établissements de santé privés et 40.000 médecins y exercent. Les cliniques et hôpitaux privés prennent en charge :
- 57% des interventions chirurgicales
- près de 68% de la chirurgie ambulatoire
- 2,5 millions de passages dans 130 services d’urgences
- Un accouchement sur quatre
- Près d’un tiers (32,5%) des soins de suite et de réadaptation
- Plus de 17% des hospitalisations psychiatriques
- 20% de l’activité d’hospitalisation à domicile (HAD).