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La chirurgie du ligament croisé fait sa révolution

Communiqué de presse

La chirurgie du ligament croisé antérieur connaît une importante révolution, avec le développement d’une technique opératoire innovante, baptisée DT4 All Inside, qui diminue de moitié le temps d’intervention, minimise les suites opératoires et présente d’excellents résultats.

« Nous participons depuis quelques années à la Clinique Paris Lilas au développement de cette nouvelle technique, qui est un réel avantage pour les patients, et notamment pour les sportifs professionnels ou amateurs », explique le Dr Elias Dagher, chirurgien orthopédiste spécialiste du genou à la Clinique Paris Lilas.

Une réparation désormais en 30 minutes

La chirurgie du ligament croisé représente près de 40.000 interventions par an en France. Les patients concernés sont souvent jeunes et actifs. Les suites post-opératoires liées à cette intervention restent importantes, en raison du geste chirurgical lui-même et de la période de récupération qui en découle.

« Cette approche innovante permet aujourd’hui de réaliser une ligamentoplastie sous arthroscopie en 30 minutes à peine, contre une heure auparavant, tout en réduisant les suites opératoires. Nous y avons apporté un certain nombre d’améliorations pour réduire le saignement, les cicatrices et les douleurs. Les résultats s’avèrent excellents, comparables aux autres techniques, ce que confirment de récentes études inter-nationales [1] », affirme le Dr Dagher, un des précurseurs en France de cette technique opératoire.

Cette nouvelle technique minimise l’agression des tissus que ce soit au niveau de l’os ou du site de prélèvement du greffon, limitant ainsi le saignement, les phénomènes inflammatoires et les douleurs post-opératoires. Cette chirurgie se fait aujourd’hui en ambulatoire, contre 2 à 3 jours d’hospitalisation auparavant.

« La récupération est plus rapide et le retour à la vie active et professionnelle assez court, allant d’une semaine à un mois. Alors qu’une grande partie des patients effectuaient un séjour en centre de rééducation, la rééducation post-opératoire se fait aujourd’hui en kiné de ville pour les sportifs de loisir. Quelques séances uniquement suffisent à retrouver la fonction du genou, même si le renforcement musculaire et la reprise du sport peuvent nécessiter trois à six mois. Concernant les sportifs professionnels, nous continuons à proposer une rééducation en centre spécialisé, ce qui nous permet de les remettre sur le terrain dès le sixième mois post-opératoire », souligne le Dr Dagher.

Une logique nouvelle et des indications élargies

Toute la logique entourant cette intervention est en train de changer, notamment le délai de prise en charge entre l’accident et la chirurgie ou encore la limite d’âge ou le profil sportif des patients opérés. Pour les techniques standard, il fallait attendre un délai minimum de six à huit semaines entre l’accident et la chirurgie, en raison des phénomènes inflammatoires, au risque de se retrouver avec une rééducation post-opératoire très difficile. « L’agression de la chirurgie étant complètement minimisée aujourd’hui, l’intervention peut être proposée très rapidement, au bout de quelques jours, comme on le fait par exemple pour nos sportifs professionnels qui apprécient ce gain de temps sur leur reprise du sport. On est d’ailleurs en train de se rendre compte qu’une chirurgie précoce pourrait améliorer le résultat final de la cicatrisation », précise le Dr Elias Dagher.

Par ailleurs, les techniques standard étaient surtout proposées aux patients jeunes et sportifs. De nombreux patients restaient alors avec une instabilité du genou. En plus du désagrément au quotidien et de l’abandon de certaines activités sportives, ils couraient le risque d’une dégradation accélérée de leurs articulations. La nouvelle technique, moins contraignante, peut être proposée plus facilement pour les sportifs occasionnels et au-delà de 40 ans.

« Depuis que nous avons développé cette technique en 2010, nous avons revu et évalué tous nos patients par des IRM de contrôle et par des tests musculaires et de stabilité ligamentaire. Les résultats fonctionnels sont étonnants en terme de récupération, de stabilité et de reprise du sport. C’est une avancée considérable pour nos sportifs mais aussi pour tous les futurs patients », conclut le chirurgien.

Aujourd’hui, près de 10% des patients opérés du LCA en France bénéficient de cette innovation.

Le DT4 All Inside, comment ça marche ?

Les techniques classiques de reconstruction du LCA de type KJ ou DIDT nécessitaient jusqu’à présent la réalisation de deux tunnels osseux complets au fémur et au tibia. Un greffon est prélevé sur le genou, le tiers moyen du tendon rotulien avec une partie osseuse de la rotule et du tibia pour le KJ, et les tendons du Demi-Tendineux et du Droit Interne pour le DIDT. Le greffon est passé ensuite dans le genou et fixé dans les tunnels osseux par deux grosses vis (schéma 1).

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1 : Technique classique avec 2 tunnels complets et fixation par vis         

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2 : Technique DT4 all inside avec 2 petites logettes osseuses, greffe courte et fixation par boutons

La technique « DT4 All Inside » utilise une nouvelle instrumentation chirurgicale qui permet de forer l’os de manière rétrograde et de préparer ainsi des petites logettes osseuses, au lieu de tunnels complets. La taille du prélèvement nécessaire est alors réduite et permet ainsi d’utiliser le tendon du Demi-Tendineux seul pour préparer le greffon. Il est ensuite passé dans le genou et fixé par deux petits boutons à l’extérieur de l’articulation. Tout se fait par arthroscopie, c’est-à-dire avec une petite caméra nécessitant uniquement quatre petites cicatrices de 5 à 10 mm autour du genou (schéma 2). La mise au point de cette technique a été facilitée par le développement d’une nouvelle instrumentation chirurgicale qui réduit l’agressivité du geste et simplifie les différentes étapes de l’intervention.

Résultats présentés au congrès de la Société française de traumatologie du sport (SFTS 2014)
Étude prospective mono-centrique, mono-opérateur portant sur 61 patients opérés d’une ligamentoplastie par DT4 All Inside entre le 1er juillet 2012 et le 1er juin 2013. Tous les patients ont été revus à 2 ans de recul avec calcul des scores fonctionnels de Lysholm, IKDC subjectif et de l’échelle d’activité de Tegner. Une mesure objective de la laxité différentielle par GNRB à 134N et une IRM analysant les caractéristiques des tunnels et du greffon ont été réalisées. Nous avons constaté une amélioration significative des scores fonctionnels. Le score de Lysholm moyen était 87,5. Le score IKDC subjectif moyen était de 85,4. Le score de Tegner moyen était  de 5,5. La laxité différentielle au GNRB à 134N à 2 ans de recul était de 1,7 mm. 90% des patients présentaient une laxité différentielle ˂ 3 mm à 134N. L’aspect IRM du greffon et des tunnels était tout à fait satisfaisant. Une régénération du tendon du demi-tendineux était visualisée dans 89% des cas. Une seule rupture itérative est à déplorer. En réduisant les tunnels osseux et la morbidité liée au prélèvement tendineux, la ligamentoplastie anatomique au demi-tendineux quatre brins (DT4) tout en dedans procure à moyen terme des résultats fonctionnels, laximétriques et IRM comparables aux meilleurs résultats des techniques traditionnelles.

A propos de la Clinique Paris Lilas
Fondée en 1970, la Clinique Paris Lilas propose une offre de soins en chirurgie orthopédique et en traumatologie du sport pour des hospitalisations de court séjour ou en ambulatoire. Elle abrite également le Centre de l’est parisien d’imagerie médicale (CEPIM), doté d’équipements de pointe (deux IRM, un scanner). L’excellence de ses équipes chirurgicales et médicales de renom en fait l’un des établissements de chirurgie orthopédique les plus réputés de la région Paris Ile-de-France et lui vaut de figurer régulièrement au tableau d’honneur des classements nationaux des principaux magazines d’information. L’établissement compte 75 lits, dont 15 places en ambulatoire. Elle compte 103 salariés et 37 médecins libéraux et accueille 43.000 patients par an, dont 6.300 en hospitalisation complète ou de jour. En savoir plus sur : http://www.clinique-paris-lilas.com

[1] Notamment Connaughton AJ, Geeslin AG, Uggen CW, All-inside ACL reconstruction : how does it compare to standard ACL reconstruction techniques ? J. Orthop. 2017 Mar 19 ;14(2)241)246

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